Chapitre 7 - Les convenances | |
Loi 72 Principes généraux | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Les tournois de Bridge devraient être joués dans la stricte application des Lois.
Il est interdit d'accepter sciemment la marque d'une levée que son camp n'a pas gagnée, ou la concession d'une levée que les adversaires n'auraient pu perdre.
En tournoi un joueur ne peut, de sa propre initiative, renoncer à une pénalité pour l'infraction d'un adversaire, même s'il estime qu'il n'a pas été désavantagé (mais il peut demander à l'arbitre de la faire - voir Loi 81 C 8).
Quand les Lois proposent au camp non fautif une option après une irrégularité commise par un adversaire, il est approprié qu'il choisisse la solution la plus avantageuse.
Sous réserve d'application de la Loi 16 C 2 - Information non autorisée - quand une pénalité prescrite pour une infraction involontaire a été appliquée à un camp fautif, il est juste et approprié que les joueurs fautifs déclarent ou jouent d'une manière avantageuse pour leur camp, même si de ce fait, ils semblent profiter de leur propre infraction.
La responsabilité de pénaliser les irrégularités et de réparer les dommages incombe uniquement à l'arbitre et aux Lois, non aux joueurs eux-mêmes.
Quand l'arbitre estime qu'un joueur fautif aurait pu savoir au moment où il a commis une irrégularité que cette dernière était susceptible de léser le camp non fautif, il demande que les annonces et le jeu se poursuivent. Il attribue ensuite une marque ajustée s'il juge que le camp fautif a tiré avantage de l'irrégularité.
Un joueur n'a pas le droit d'enfreindre intentionnellement une Loi, même s'il est prêt à en assumer la pénalité prévue dans ce cas.
Il n'y a aucune obligation d'attirer l'attention sur une infraction aux Lois faite involontairement par son propre camp (voir la note en bas de page de la Loi 75 pour une fausse explication).
Un joueur n'a pas le droit d'essayer de dissimuler une infraction faite involontairement, par exemple en faisant une deuxième renonce, ou en dissimulant une carte impliquée dans une renonce, ou en mélangeant les cartes prématurément.
Chapitre 7 - Les convenances | |
Loi 73 Communication entre partenaires | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
La communication entre partenaires durant les annonces et le jeu devrait s'effectuer par le seul moyen des déclarations et du jeu.
Les déclarations et le jeu devrait être faits ;
- sans insistance, ni maniérisme ni accentuation,
- sans hésitation ni hâte excessives.
Les organismes responsables [NOTE] peuvent exiger des pauses obligatoires, soit au premier tour des annonces, soit après l'avertissement que l'on va produire une enchère à saut (procédure du stop), soit avant l'appel de la carte du mort de la première levée.
Il est interdit aux partenaires de communiquer par la manière dont une déclaration ou un jeu est fait, par des remarques et des gestes illicites, des questions posées ou non posées, des alertes faites ou non, des explications données ou non données consécutives à des alertes.
La plus grave faute possible est, pour une paire, d'échanger des informations à l'aide de moyens de communication, convenus préalablement et non autorisés par ce code.
Une paire coupable de cette infraction risque l'expulsion.
Quand une information non autorisée provenant de son partenaire est accessible à un joueur par exemple, suite à une remarque, une question, une explication, un geste, un maniérisme, une certaine insistance, une accentuation, une hâte ou une hésitation de son partenaire, il doit soigneusement éviter d'en tirer un quelconque avantage pour son camp.
Il est souhaitable, mais pas toujours obligatoire que les joueurs respectent un tempo régulier et un comportement constant.
Toutefois les joueurs devront être particulièrement vigilants dans des situations où des variations seraient susceptibles de profiter à leur camp.
Dans le cas contraire, changer involontairement le tempo ou le comportement accompagnant une déclaration ou un jeu ne constitue pas en soi une violation des convenances. Les inférences provenant de telles variations ne peuvent en être tirées que par un adversaire et à ses propres risques.
Il est interdit d'essayer de tromper un adversaire au moyen de remarques ou de gestes, par hâte ou hésitation en déclarant ou en jouant (par exemple en hésitant avant de fournir un singleton), ou par le comportement selon lequel la déclaration ou le jeu est fait.
Tout joueur peut essayer de tromper un adversaire par une déclaration ou un jeu (tant que la tromperie n'est pas protégée par une entente cachée entre partenaires ou par leur connaissance l'un de l'autre). Il est tout à fait approprié d'éviter de donner des informations aux adversaires en déclarant ou en jouant sans variation de tempo ou de comportement.
Quand une violation des convenances décrites dans cette Loi lèse un adversaire non fautif :
Si l'arbitre détermine qu'un joueur a choisi, parmi différentes possibilités logiques d'actions, une plutôt qu'une autre qui aurait pu indiscutablement avoir été suggérée par une remarque, un comportement, un tempo ou l'équivalent, de son partenaire, il attribue une marque ajustée. La Loi 16 - information non autorisée - peut s'appliquer.
Si l'arbitre détermine qu'un joueur non fautif a tiré une mauvaise inférence d'une remarque, d'un comportement, d'une variation de tempo ou autre d'un de ses adversaires qui n'avait sur le plan du bridge aucune raison valable pour justifier cette action et qui en outre aurait pu savoir au moment de son action que celle-ci aurait pu lui profiter, il attribue une marque ajustée (voir Loi 12 C).
NOTE :
Pour ses épreuves, la FFB prescrit le respect d'une pause avant le
jeu de la première carte du mort et après toute enchère à saut.
Chapitre 7 - Les convenances | |
Loi 74 Conduite et éthique | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Un joueur devrait garder, à tout moment, une attitude courtoise.
Un joueur devrait soigneusement éviter toute remarque ou tout comportement qui pourrait causer désagrément ou gêne à un adversaire ou qui pourrait altérer le plaisir du jeu.
Chaque joueur devrait suivre une procédure uniforme et correcte en annonçant et en jouant.
Par devoir de courtoisie un joueur devrait éviter de :
Ce qui suit est considéré comme une violation des procédures :
NOTE :
voir la Loi 73 D 2 quand un
joueur peut avoir montré ses cartes intentionnellement.
Chapitre 7 - Les convenances | |
Loi 75 Agréments entre partenaires | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Les agréments spéciaux entre partenaires, explicites ou implicites, doivent être complètement et librement à la disposition des adversaires (voir Loi 40). Les informations fournies au partenaire grâce à de tels agréments doivent provenir des déclarations, du jeu et des caractéristiques de la donne en cours.
Un joueur a le droit d'enfreindre un agrément annoncé, tant que son partenaire l'ignore. Mais ce genre de violations habituelles au sein d'une paire peut créer des agréments implicites qui doivent être révélés.
Un joueur n'est pas obligé de révéler aux adversaires qu'il a violé un agrément annoncé.
Si ensuite les adversaires sont lésés, par exemple en en tirant une fausse inférence, ils n'ont pas droit à une rectification.
En expliquant la signification d'une déclaration ou d'un jeu du partenaire en réponse à une question d'un adversaire (voir Loi 20), un joueur révélera toute information particulière qui lui a été transmise grâce à l'agrément entre partenaires ou à la connaissance du partenaire ; mais il n'a pas à révéler les inférences tirées de son savoir général et de son expérience.
Si un joueur réalise par la suite que sa propre explication était fausse ou incomplète, il doit immédiatement appeler l'arbitre (qui appliquera la Loi 21 ou la Loi 40 C).
Un joueur dont le partenaire a fait une erreur d'explication n'est pas autorisé à corriger cette erreur avant le Passe final et ne doit pas indiquer par son comportement qu'une erreur a été faite. Le joueur de la défense n'est pas autorisé à rectifier cette erreur avant la fin du jeu.
Après avoir appelé l'arbitre à la première occasion légale (après le Passe final s'il devient déclarant ou mort et à la fin du jeu s'il devient joueur de la défense), le joueur doit informer ses adversaires qu'à son avis l'explication de son partenaire était erronée [*].
* Deux
exemples peuvent clarifier les
responsabilités des joueurs (et de l'arbitre) à la suite d'une
explication trompeuse donnée aux adversaires. Dans les deux exemples
suivants, Nord a ouvert d'un Sans-Atout et Sud, qui détient une main
faible avec une longue à Carreau, a enchéri deux Carreaux dans
l'intention de les jouer ; Nord explique cependant, en réponse à la
demande de renseignement d'Ouest, que l'enchère de Sud est forte et
artificielle, demandant les majeures.
EXEMPLE 1 : Erreur d'explication
L'actuel agrément entre partenaires est que deux
Carreaux est naturel et arrêt ; l'erreur vient de l'explication de
Nord. Cette explication est une infraction aux Lois, puisque Est-Ouest
sont en droit d'avoir une description précise des agréments de
Nord-Sud (quand cette infraction lèse Est-Ouest, l'arbitre attribuera
une marque ajustée). Si Nord par la suite se rend compte de son
erreur, il doit immédiatement en aviser l'arbitre. Sud ne doit rien
faire pour corriger la fausse explication tant que les annonces
continuent ; après le Passe final, Sud, s'il est déclarant ou mort,
devrait appeler l'arbitre et corriger spontanément l'erreur d'explication. Si Sud devient joueur de la défense, il appelle l'arbitre et corrige l'explication à la fin du jeu.
EXEMPLE 2 : Erreur d'application
L'agrément entre partenaires est conforme à
l'explication : deux Carreaux est fort et artificiel ; l'erreur était
dans l'enchère de Sud. Là, il n'y a pas d'infraction à la Loi,
puisque Est-Ouest ont reçu une description précise de l'agrément de
Nord-Sud ; ils n'ont aucun droit à une description précise des mains
de Nord-Sud (sans se préoccuper des dommages l'arbitre autorisera le
maintien du résultat ; mais en l'absence d'évidence contraire,
l'arbitre doit présumer qu'il s'agit plutôt d'une fausse explication
que d'une fausse déclaration). Sud ne doit pas corriger l'explication
de Nord (ni aviser l'arbitre) immédiatement, et n'a pas la
responsabilité de le faire par la suite.
Dans les deux exemples,
ayant entendu l'explication de Nord, Sud sait que sa propre enchère
de deux Carreaux a été mal interprétée. Cette connaissance est
"une information non autorisée" (voir Loi 16 A),
et Sud doit être attentif à ne pas fonder ses actions suivantes
sur cette information (s'il le fait, l'arbitre attribuera une marque
ajustée). Par exemple, si Nord réenchérit deux Sans Atout, Sud a
l'information non autorisée que cette enchère dénie simplement la
possession d'une majeure quatrième, mais la responsabilité de Sud
est d'agir comme si Nord avait fait, en face d'une réponse faible,
une tentative de manche montrant des valeurs maximales.
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Loi 76 Spectateurs | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
![]() (voir à ce sujet l'Annexe IV du règlement national) |
Un spectateur ne devrait pas regarder le jeu de plus d'un joueur sans autorisation.
Pendant le déroulement d'une donne, un spectateur ne doit manifester aucune réaction.
Pendant le tour, un spectateur doit s'abstenir de maniérisme ou de remarque d'aucune sorte (conversation avec un joueur incluse).
Un spectateur ne doit en aucun cas déranger un joueur.
Un spectateur n'a pas le droit d'attirer l'attention sur une irrégularité ou une erreur, ni d'intervenir au sujet d'un fait ou d'une Loi, sauf sur demande de l'arbitre.