1226 200611 Code : Questions à l'adversaire mh mh@hegerm.ch 04/11/2006 Oui, je le confirme expressément, eu égard à une controverse de mardi dernier : Pourvu que ce soit à son tour de jouer, annoncer ou jouer une carte (mais cela est important : si ce n'est pas le cas un joueur n'a qu'un droit, se taire ! ou signaler une irrégularité, le mort n'ayant même pas ce dernier, devant attendre la fin du coup), un joueur peut poser à l'adversaire toutes les questions qu'il veut sur le système d'enchères ou de signalisation de celui-ci. Même des questions apparemment hors contexte : "Certes votre partenaire a dit cela, mais s'il avait dit ceci, ou ceci, qu'est-ce que cela aurait signifié ?". Oui, ce droit est formel et essentiel. L'adversaire n'a rien à cacher de son système. Il peut être questionné même sur des enchères qu'il n'a pas faites, que l'on puisse tirer de celles qu'il a faites toutes les inférences, y compris négatives, que lui-même en tire ! Quelqu'un prétendait, au club, que l'on ne serait pas autorisé à poser des questions sur des déclarations non alertées. Rien n'est plus faux. L'adversaire a, à cet égard, tous les droits. Le même prétendait que l'on ne pouvait pas demander, au sujet d'une enchère non alertée, si elle est naturelle ou pas, motif pris qu'une telle serait forcément naturelle. Oui... il semble avoir raison... mais est-on toujours sûr que l'adversaire alerte bien toutes ses enchères conventionnelles ?... Non ! De toute façon demander confirmation reste une composante du droit, clair et fort, décrit ci-dessus. Et les questions peuvent être posées à tout moment, même pendant le jeu de la carte, même à la douzième levée ! pourvu que ce soit le tour du joueur qui questionne de jouer. Une fois, au tournoi d'Eté, à Berne, il doit bien y avoir quinze ou vingt ans de cela, je jouais contre une très bonne paire suisse qui produisait une séquence d'enchères longue et absconse et, pendant celle-ci, j'ai posé quelques questions sur ses enchères. A la fin du coup un des joueurs de cette paire m'est tombé dessus argüant que la pauvreté de ma main, son extrême faiblesse, ne m'autorisait nulle question pendant la séquence : « Pourquoi tu poses des questions avant la fin de la séquence, rien ne t'intéresse, tu n'as aucun motif d'en poser parce que tu ne vas de toute façon rien produire d'autre que "Passe" ! »... Le tout bien sûr sur un ton méfiant et très agressif (tu te reconnais, Jörg ?!). Sur les faits il avait raison : ma main était bien telle et je n'avais nullement l'intention d'intervenir par quoi que ce fût (quoiqu'un Contre punitif d'une enchère artificielle ne fût pas exclu...). Je voulais seulement suivre la séquence, comprendre leurs échanges in tempo, parce que cela est plus facile que de tout digérer, d'un coup, à la fin. L'on peut, ainsi, préparer à l'avance son entame, mieux réfléchir, disposer de plus de temps, éviter des hésitations ou réflexions révélatrices, mieux intégrer la séquence pour mieux la comprendre... que sais-je... Je lui suis vertement tombé dessus : il m'accusait de tricher seulement parce que j'exercais mon droit ! Non mais ! Dans la foulée j'ai appelé l'arbitre afin que celui-ci lui explique le Code et l'invite à éviter désormais de traiter ses adversaires de tricheurs ! Non mais ! Non sans me dire, intérieurement, que ceux qui se méfient pareillement sont souvent ceux qui connaissent bien les ficelles... (Pas pour toi, ça, Jörg. Depuis j'ai appris à te connaître : tu es super sympa et super intègre !) Il faut donc réserver les « UI » ! Les informations illicites qu'une question peut transmettre au partenaire. Mais l'arbitre est là pour ça. Par exemple, typique (Nord donneur) : 1K - pa - 1C - pa 1P - pa - 3SA - pa pa - ... Et là, Est, qui n'a qu'à passer, qui n'a strictement rien à dire ni à faire, visiblement à voir son jeu (l'arbitre le verra parce qu'il sera appelé !), demande, parce que c'est bien à son tour d'annoncer, il le sait, il connaît la règle (les tricheurs connaissent les règles !) : « Vous jouez "Meilleure mineure ou Carreau quatrième" ? » ! C'est clair, il est bourré de Carreaux et singleton Trèfle ! Il abuse de son droit. Il détourne l'institution de son but. Il ne pose la question que pour transmettre une UI à son partenaire. Il commet, sciemment, abus de droit au sens de l'art. 2 CC ! L'arbitre, si l'entame Carreau est produite, ou même si, plus tard, un switch Carreau est produit par Ouest, sans explication raisonnable, corrigera... et infligera en outre une pénalité disciplinaire à cette vilaine paire ! Et d'un autre côté, si la paire déclarante n'a pas de feuille de convention, elle perdra tous ses droits (sans préjudice de la pénalité disciplinaire qui ne lui rapportera rien)... le monstre 05/11/2006 Il faudrait préciser quelques points. Les enchères: 1T 2T ..... Et l'ouvreur de 1T, regarde ss cartes, et demande, avant que qui donc ait fait une autre déclaration, s 2T est naturel. et qaqund on luii répond, alors qu'on doit lui dire de se taire, fait encore "ah bon!" Non seulement cette personne cause hors de son tour de parole, mas en plus elle fait un réflexion qui donne des informations à sa partenaire. J'estime que nous ommes dans un cas flagrant de tricherie. Ce qui n'est aps pour me surprendre de la part de la joueuse la pus désagréable enre l'Ouralet le Mississipi, dans un sens ou dans l'autre. VJ 05/11/2006 Je me sens un peu concernée par le cas relaté par Michel et plus spécifiquement par la réponse de M. Cornu qui, je le précise n'était pas à la table, mais transforme à son gré la réalité, avec une véhémence qui me paraît un peu excessive. Il me semble que j'aie assez de correction et d'expérience de jeu pour ne pas poser de questions à un moment indu. Donc je rectifie ses affirmations : Séquence : 1Tr - 2 Tr - P - 2 C Je pose alors à mon tour d'enchères la question à mon adv à droite : 2 Tr? réponse d'abord évasive euh !; requestion : naturel? : réponse :oui. Je précise ma main entre autres : 5 ou 6 Tr par ARxxxx, si l'intervention avait été conventionnelle, j'aurais alors enchéri 3 Tr. Nous avons alors joué 2 P ou 3 K je ne sais plus très bien. Quelle information illicite aurais-je pu transmettre à ma partenaire ? POur moi : Ite missa est mh 06/11/2006 J'ai exercé l'arbitrage à titre professionnel — j'entends : à titre officiel, agréé par la FSB et dûment rémunéré ! —, il y longtemps. La tâche première de l'arbitre consiste à établir les faits, le droit restant essentiellement au comité d'appel. Quelques fois j'ai exercé lors de tounois internationaux. Je me rappelle un cas où José Damiani, soi-même ! présidait la commission d'appel entouré de quatre Immenses Champions internationaux. Les deux paires, l'appelante et l'intimée, ont exposé leur point de vue, en fait et en droit, devant cette commission. Puis l'arbitre, mézigue, a été prié d'exposer le sien. J'ai exposé la situation en fait, puis ai souhaité, en le sollicitant expressément, exposer mon opinion, mon point de vue en droit... J'ai commencé mais M. le Président Damiani m'a interrompu : "Merci !..."... Oui, il avait raison, j'empiétais sur son domaine de compétence ! Plus tard, après que ma décision eut été cassée (!), il a eu la gentillesse de s'approcher de moi pour m'expliquer en quoi et pourquoi sa commisssion avait décidé autrement que moi. Cela pour préciser que j'ai alors appris que le rôle essentiel de l'arbitre est d'établir les faits, le droit étant plutôt de la compétence des instances de recours. Il en va de même en justice civile de district : le juge de district ne perd pas trop son temps : pour le droit, y a la Cour de cassation ou la Cour d'appel ! Puis le TF en réforme ! Certes en club l'arbitre joue-t-il tous les rôles... Bon, sur cette affaire j'ai "enquêté", c'est-à-dire posé les questions utiles et observé les réactions, bien que, hélas, "après coup", c'est-à-dire pas à la table, faute d'avoir été appelé immédiatement. Appelé immédiatement, l'arbitre peut mieux se faire une idée des faits... Je peux donc me tromper, mais mon appréciation, que j'espère honnête, donne ceci : Viviane a normalement exercé ses droits. A-t-elle, ce faisant (abus de doit), transmis une information illicite ("UI") à son partenaire ? Il incomberait alors à la paire demanderesse d'au moins alléguer : -- Laquelle ? -- Quel contenu précis ? -- Cette UI a-t-elle été reçue et comprise ? -- En quoi a-t-elle été utilisée ? -- En quoi cela a-t-il engendré un dommage ? -- Quel dommage ?... On ne peut tout de même pas appeler l'arbitre seulement parce qu'on n'est pas content ! Bon, si, on peut, et il faut préserver ce droit, parce que, hélas, souvent les joueurs sont ignorants de leurs doits et des règles, de sorte qu'il faut leur laisser le droit de référer à l'arbitre, une personne censée neutre. L'arbitre devrait (c'est le côté "social" et "gentil" du bridge, qui m'agace un peu... mais ce sont les directives lénifiantes des fédérations...) tout expliquer pour apaiser... Par exemple une fois j'ai appelé l'arbitre avec seulement ce grief : "Cet adversaire insulte mon partenaire" ! Ça sert à rien, mais ça marque ! Et ça calme ! Mais "appeler" ("Appel" à la commission locale d'appel) sans conclusions (les cinq tirets ci-dessus !) me paraît clairement excessif... mh 06/11/2006 En même temps, ma Chère, lorsque tu demandes, sans doute avec une certaine insistance, "Est-ce que 2T est naturelle ?", tu signes un champ de Trèfles ! L'UI est claire, comme son contenu. Il incombe encore à l'adversaire demandeur d'au moins alléguer en quoi cela a pu profiter à ta paire (dommage et lien de causalité adéquat ; plus précisément sur les UI)... Remarque bien que ta bonne foi n'est pas mise en doute. C'est une question de niveau des joueurs en présence. A haut niveau elle pourrait l'être parce que, là, chacun sait que 2T non alertée est naturelle... La prochaine fois passe et attends. Si, à la fin, tu te sens lésée, alors appelle-moi : sois sûre qu'une éventuelle absence d'alerte serait sanctionnée, par mes soins, par une "sévère mais juste" (comme le Prof de Gottlieb !) correction du score ! VJ 06/11/2006 PS : Quelle information illicite pour ma partenaire ?? qui ELLE connaît exactement la teneur des trèfles puisqu'elle est chicane ou singleton ! Un peu de réflexion MD mariannedries@net2000.ch 06/11/2006 Je trouve assez comique, votre façon à tous, je dis bien TOUS de parler de moi, puisqu'il s'agit de moi. Sans me demander mon avis. Donc je le donne.Il s'agit bien moins de cette histoire de trèfle..... donc je me fou éperdument puisque que je le savais déjà, vu l'insistance de la question ( moi petite joueuse...) que du comportement de certaine personne, je parle pour moi et non pour ceux qui n'en pensent pas moins, mais qui n'osent rien dire. Quand j'arrive à une table de bridge, et que déjà je dois me dire, (mince y faut y aller) mon plaisir de jouer est diminué de....100%. Mais vous le savez et je m'arrêterai là, comme je l'espère vos grandes théories a tous. a bonne entendeur je signe au cas ou vous ne me connaîtriez pas Marianne Dries Serge 06/11/2006 Plus de 80% des joueurs trichent dans les tournois de club. Et ça, il faut cesser d'être hypocrite, tout le monde le sait. Surtout ceux qui trichent soit disant "par ignorance". Et ne croyez pas que ce sont les joueurs modestes qui trichent le plus. Pas du tout, j'en connais qui sont 1ère série et ne se gênent pas de tricher ouvertement. Mais il est très difficile, à une table de bridge, de traiter les adversaires de tricheurs . Avec Alain G à l'EN on l'a fait une fois, plus jamais on ne le refera. On à frôler le lynchage. C'est moins risqué de tricher que de traiter quelqu'un de tricheur. Au bridge la triche est autorisée. Rien ne m'énerve plus que les tricheurs. COMMENT PEUT-ON AVOIR DU PLAISIR A GAGNER EN TRICHANT ? mh 07/11/2006 J'ai juste voulu exposer LA théorie en la matière (non de "grandes théories", sous-entendu fumeuses, merci !), les règles en la matière, dans un but seulement didactique, surtout pas polémique, d'une part à la requête d'un membre qui insistait pour que fût clairement confirmé le droit de poser toute question en tout temps (sous réserve de son tour de jouer), d'autre part qu'un autre membre professait un point de vue erroné. Personne n'a été soupçonné de tricher, même pas de "trichotter". Moi aussi, avec six beaux Trèfles, si j'ai ouvert de 1T et que ma gauche m'en colle deux, j'ai tendance à demander confirmation du caractère naturel de l'enchère. C'est humain. Et ce faisant je transmets sans doute l'UI que je contemple un champ de Trèfles et mon partenaire la reçoit et la comprend sans doute. Mais jusqu'ici rien de répréhensible ! Emettre une UI, la transmettre à son partenaire, pour celui- ci la recevoir et la comprendre, ne contrevient pas encore au Code ! Du moins n'encourt, à ce stade, nulle rectification du score. C'est seulement l'usage que le partenaire fait de l'UI qui encourt correction du score. C'est à cela, seulement à cela, que l'arbitre est attentif. Rien d'autre. Inutile donc de s'énerver pour une question, transmît-elle UI. Et rappelez-vous que l'arbitre est là pour régler vos différends. Evitez de vous en charger vous-même... mh 07/11/2006 Non, en club personne ne triche. En revanche trop "trichottent". Par ignorance que le bridge n'est pas un "jeu de famille", à l'instar du jass où l'on tape une carte pour appeler ! mais un sport qui se réfère à une très haute éthique. A l'instar du poker ! Parfaitement ! J'ai peu voyagé, mais suffisamment, et me suis assis à suffisamment de tables de poker étrangères pour l'affirmer comme ceci : -- Il est strictement interdit d'observer les adversaires, leurs tics, leur gestuelle, leurs comportements corporels -- Il est strictement interdit de manifester, par tics ou gestuelle ou comportements corporels ou exclamations, quelconque sentiment de satisfaction ou d'insatisfaction -- Feindre une fausse satisfaction, par ces moyens, ou une fausse insatisfaction, c'est le goudron et les plumes ! A une table de poker on se tait, on ne manifeste rien et on ne regarde pas les adversaires ! On observe l'adversaire seulement par sa façon de jouer, par ses stratégies et tactiques (Comportement au premier tour d'enchères : suit-il ? relance-t-il ? de combien ? à quel moment ? Nombre de cartes demandées au tirage. Comportements au second tour d'enchères comme ci-avant), rien d'autre ! Certes une hésitation peut-elle être révélatrice, mais l'on n'aurait même pas le droit d'hésiter seulement pour suivre (c'est toi qui me l'a appris, ça, Serge), un temps de réflexion n'étant admis que s'il s'agit de calculer le montant d'une relance... Mais au bridge aussi : il est également strictement interdit de regarder son partenaire, comme il est de même de regarder l'adversaire, que ce soit pour en tirer des informations ou pour l'intimider (n'est-ce pas, Helmut ?!) ! Serge 07/11/2006 A une table de poker on se tait, on ne manifeste rien et on ne regarde pas les adversaires ! Attention Michel, cette règle était valable avant, maintenant tu peux faire ce que tu veux à un table de poker, même de lui demander ce qu'il a dans sa main. Pour revenir à nos moutons, trichotter pour toi ce n'est pas tricher ? C'est un peu comme si tu disais "sucer n'est pas tromper" pour reprendre une question de cet animateur imbécile de Ardisson qui posait à ses invités . Pour moi trichotter c'est tricher. Je ne te comprends pas, sur certaines choses, parfois futiles, tu montes aux barricades, et là sur une question qui n'est pas banale et courante dans le monde du bridge tu es laxiste. Selon toi, il y aurait des petits tricheurs (des trichotteurs) et des grands tricheurs. Mais quelle est la différence entre ses deux cas. Pour moi ils trichent tous les deux puisqu'ils se transmettes des informations de façon pas très orthodoxe. Maintenant dire que tricher pas "ignorance" n'est pas tricher non plus, permets moi de douter de l'ignorance. Il pleut lorsque tu sorts du club tu n'as pas de parapluie et tu en piques un pour te protéger c'est aussi par ignorance ?