1097 200603 Arbitrage (UI, art. 16 CIB) contesté !?... mh mh@hegerm.ch 05/03/2006 Samedi à NE (étui 16, Ouest donneur, EW vulnérables) : V7xx R9x 6x 7xxx D109 8xxx A6 D8x R8xx AV109x A109x x AR V104xx D9 RDV8 Est a chuté 3P quand il m'appelle et m'expose : 1K - pa - 1P - 2C pa - pa - 3K - pa* pa - 3C - pa - pa 3P * une heure de chaise. Sud ne proteste pas. Le fait qu'il a longuement hésité avant de passer est donc établi. Le cas s'analyse sous l'angle de la notion d'« information illicite » (« UI » pour unauthorized information) de l'art. 16 litt. A du Code international de bridge (CIB) qui dispose : After a player makes available to his partner extraneous information that may suggest a call or play, as by means of a remark, a question, a reply to a question, or by unmistakeable hesitation, unwonted speed, special emphasis, tone, gesture, movement, mannerism, or the like, the partner may not choose from among logical alternative actions one that could demonstrably have been suggested over another by the extraneous information. Traduit par : « Si par : » - une remarque, une question, une réponse à une question, » - une hésitation flagrante, une rapidité inhabituelle, une insistance particulière, une intonation, un mouvement, un maniérisme, » - ou l'équivalent, » un joueur rend perceptible à son partenaire une information illicite pouvant suggérer une déclaration ou un jeu, celui-ci n'est pas autorisé, parmi les différentes possibilités logiques d'actions, d'en choisir une plutôt qu'une autre qui aurait pu manifestement avoir été suggérée par cette information illicite. » Sud, en hésitant longuement, a transmis une UI. Nord l'a reçue. Le contenu de cette UI est clair : « J'ai un beau 2C » ou : « Je n'ai pas honte de mon 2C, voudrais au contraire en remettre une couche, mais... ». Nord a bien compris et fait le nécessaire ! Sans l'hésitation, sans l'UI, son enchère (3C) n'est pas absurde. Vert en TPP, elle est même habile, bien que hardie (les 300, voire 150, guettent !). Il a donc choisi une "possibilité logique d'action" parmi les différentes possibles (une seule autre : Passe ! s'il n'y en avait aucune autre, 3C serait bien sûr admise, alors au titre, comme l'on dit souvent, de déclaration "évidente"). Mais cette "possibilité logique d'action", 3C, a manifestement été suggérée par l'UI définie ci-dessus. Or c'est précisément ce choix que l'art. 16 CIB proscrit ! L'on peut observer que 3C est dangereuse, mais qu'elle ne l'est plus du tout après l'hésitation ! Qu'elle a pour le moins été facilitée par l'UI... J'ai donc — après avoir gentiment (comme il paraît que cela se doit, au bridge, de la part de l'arbitre...) expliqué comment et pourquoi je décidais ainsi — prié Sud de marquer non 3P -1, mais 3K +1 et -130 pour un gros zéro pour lui (finalement 36 %). Non sans préciser que l'on pourrait réunir, à la fin de la séance, un comité d'appel pluriel encore à composer... 130, malgré que la fiche n'en contînt alors aucun, parce que Est a le droit (virtuellement) de bien jouer et trouver les Carreaux 2-2 et AR secs (art. 12 CIB : « Quand l'Arbitre substitue une marque ajustée de remplacement à un résultat obtenu effectivement après une irrégularité : - le camp non fautif marque le résultat le plus favorable qu'il aurait pu vraisemblablement obtenir si l'irrégularité n'avait pas eu lieu, - le camp fautif marque le résultat défavorable le plus probable. »). Au surplus l'arbitre n'a pas le droit de fonder sa décision sur la fiche ambulante. mh 06/03/2006 Encore ceci. Nord a prétendu n'avoir pas remarqué du tout l'hésitation. Je n'ai pas à douter de sa bonne foi et le crois volontiers. Cependant, voulant fonder une défense sur ce fait, voulant en faire une objection, il lui incombe de le prouver. Ce fait relevant de sa perception interne, il le pourra difficilement... Il a en l'espèce échoué dans cette preuve. L'arbitre doit dès lors, sous l'angle de la "vérité formelle" qui préside ici, considérer ce fait comme inexistant. Au surplus je ne serais pas surpris que l'on analyse cette objection par analogie avec une carte exposée : Art. 49 CIB : «... une ou plusieurs cartes d'un joueur de la défense deviennent des cartes pénalisées : - si elles sont placées de telle manière que le partenaire aurait pu avoir la possibilité d'en voir la face [...]. Où l'on voit qu'il importe peu que le partenaire ait vu ou non la carte en question ! Ce que la tournure « rend perceptible à son partenaire » (« a player makes available to his partner ») semble bien confirmer...