W E 1 1 2SA 3SA

1 :   Vous aimez mieux 1? Bof! Notre Carreau est de tendance cinquième (voir donne 61), mais il est vrai qu'avec dix-neuf points, l'intérêt de cette tendance est nul (la situation ne sera pas compétitive et il ne s'agira pas de soutenir dans le bleu à 2 ou 3) et il vaudrait mieux présenter une couleur qui n'aurait pas honte de se retrouver atout de chelem...

Nord entame le 5 de Pique pour le 9 de son partenaire et votre Dame. A vous.

Quelle couleur affranchir en premier, entre les Trèfles, les Carreaux et les Coeurs? Tentons les critères habituels (dans un ordre arbitraire, parce qu'ils ne sont pas hiérarchisé):

• Celle qui comporte le plus grand nombre de cartes entre les deux mains: ici idem.
• Celle qui, sur une main, est la plus longue, c'est-à-dire susceptible de produire, à cet égard, le plus grand nombre de plis: ici idem.
• Celle susceptible de produire, à tous égards, le plus grand nombre de plis: trois pour les Coeurs et trois pour les Trèfles; certes quatre pour les Carreaux, mais seulement si tout va bien (impasse et distribution), ce qui sera encore le cas plus tard; autrement trois; donc, là encore idem.
• Le critère suivant, trop souvent négligé par le débutant, paraît départager. Il s'agit de donner à l'adversaire en priorité ses levées de tête, celles qu'il possède déjà virtuellement, et d'éviter de lui ouvrir ou affranchir des levées, soit de lui concéder des levées de profondeur qu'il n'a pas encore. Les Trèfles sont donc désignés, parce qu'on ne donne là qu'un As que l'adversaire peut faire en tout temps, soit que, virtuellement, il a déjà, tandis que dans les rouges, on lui affranchirait des levées qu'il n'a pas.

La solidité des Carreaux empêche une démolition de leur côté en cas d'échec, à l'inverse des Coeurs. Ils sont donc désignés. Petit de la main pour le Roi, tout le monde fournit. Et maintenant, part-on du Valet? Certes non, pour ne pas perdre le bénéfice d'une éventuelle Dame seconde en sud. Petit du mort et vous touchez: la Dame vient toute seule!

Bon. Il suffit de jouer les honneurs à Trèfle pour être à la tête de dix levées. Mais pourquoi se priver de ce qui a déjà réussi? Vous remontez donc au mort par le Valet de Carreau (là ou vous ne risquez toujours aucune démolition: personne n'en a plus que vous et vous tenez le dernier; vous en profitez pour vous féliciter derechef d'avoir conservé ce Valet!), pour rejouer Coeur vers le Valet (sans coup de sonde, parce qu'un échec de l'impasse vous démolirait: le retour Coeur ouvrirait la couleur quand l'As de Trèfle est toujours dehors!). Vous touchez encore: le Valet tient; et dévoile la chicane de Nord. Vous ne touchez évidemment pas le Roi de Coeur: pourquoi l'encaisser maintenant et gâcher une éventuelle communication? Rien ne presse (même si cela ne changerait rien en l'espèce; c'est une bonne habitude; ne perdons pas de vue que, sauf exception, notamment en flanc où l'urgence commande parfois d'encaisser, faute de quoi la levée disparaît définitivement, un encaissement doit poursuivre un but plus éloigné que la simple réalisation de la levée en question: la favorisation de levées ultérieures).

Roi de Trèfle enfin, pour l'As de Sud qui revient Pique. Vous êtes à la tête de onze levées (deux Piques, trois Coeurs, quatre Carreaux et deux Trèfles) et en avez concédé une (l'As de Trèfle). Vous devez prendre de l'As, pour espérer encore mieux, et tirer toutes vos levée maîtresses en gardant les communications entre vos deux mains le plus longtemps possible ouvertes. Et regardez ce qui se produira après que vous aurez encaissé As et Roi de Coeur:

R --- --- 10 9 x   V --- 10 V x   --- x --- D x x   Ne joue pas

Sur le 10 de Carreau, le pauvre Nord est réduit à la triste alternative d'affranchir votre Valet de Pique ou votre treizième Trèfle!

La main complète:

	R 8 7 5 3 --- 9 8 7 6 10 9 x x
A D V R V x A 10 x x R V x		10 4 A x x x R V x D 8 x x
	9 6 2 D 10 9 8 x x D x A x

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