ARx
AVx
ADxx
xxx
D109xx
xxx
RVx
Dx
Donne numéro 104

Vulnérabilité : Personne
Type de tournoi : Tournoi par paires


 

 

 A R x

 

 

 

 

 A V x

 

 

 

 

 A D x x

 

 

 

 

 x x x

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 D 10 9 x x

 

 

 

 

 x x x

 

 

 

 

 R V x

 

 

 

 

 D x

 

 


Une donne anecdotique du mercredi 26 septembre 2001, à Neuchâtel, qui vient répondre à un aspect de la donne précédente:

But et objectif

Le but d'un tournoi ou d'un match, c'est bien sûr la victoire. Considérons donc le problème pour une seule donne. Définissons alors le «but» comme la politique générale, les Grandes Lignes, le but final, et l'«objectif» comme le moyen d'atteindre le but, le score à marquer sur la donne en question.

En match, le but réside dans le plus grand écart possible avec l'autre table. A la carte, une fois le contrat atteint, il réside, avec le mort, presqu'invariablement dans la réussite du contrat, en flanc presqu'invariablement dans la chute du contrat, tous les risques étant permis pour l'atteindre. C'est dire que, en match et à la carte, le but se confond avec l'objectif: ici 620, là -50.

Si le contrat est contré, le déclarant cherchera parfois à minimiser les dégâts, fût-ce en sacrifiant le contrat si sa réussite s'avère trop risquée et trop chère en cas d'échec. Le flanc recherchera le plus grand nombre de chutes possible, sans toutefois trop risquer de filer. L'objectif est alors à 670, parfois -200, respectivement à -1100, parfois -500.

En Paires les questions sont plus délicates. Mon but, sur chaque donne, consiste à réaliser au moins 60%. D'autres, les «tireurs de lapins», visent toujours 100%. Cette politique est risquée et usante. Elle est inutile si l'on considère que les tops viennent en général tout seuls. Le débat est ouvert...

Une fois ce but de 60% fixé, il s'agit de définir l'objectif (quel contrat atteindre, combien y réaliser de levées). Cela implique de connaître la fiche ambulante, soit de savoir ce que les autres paires ont scoré. Cette démarche prospective est impossible pendant les annonces. Ce n'est qu'une fois le mort dévoilé que l'on est en mesure de s'y risquer. L'objectif ne peut donc guère se circonscrire qu'à la carte, après s'être fait une idée de ce que les autres ont joué et réalisé. Parfois il s'agira de gagner son contrat, parfois ne n'y faire qu'une de chute, parfois de faire à tout prix une levée supplémentaire.

Vous jouez par exemple 3SA sur une entame qui ouvre d'emblée quatre ou cinq levées au flanc, disposez de neuf levées en tête et une dixième est possible sur une impasse. Que faites-vous? Vous remarquez alors que votre camp est au bénéfice d'un fit majeur splendide, impossible à louper, qui conduit à gagner dix levées, que l'impasse en question rate ou réussisse (c'est une impasse inutile, fourchette en face d'une courte et rien à défausser en cas de succès). Vous en concluez fort justement que la salle entière va scorer 620, si bien que vos malheureux 600 ne vont rien vous rapporter. Fort de cette déduction prospective, vous faites votre impasse, pour un zéro si elle rate, mais le même qu'à 600, et pour un top si elle réussit.

Cette impasse était le seul moyen d'atteindre votre but. Votre objectif a été justement fixé à 630.

La problématique de «limitation des dégâts» peut parfois se présenter (comme en match lorsque le contrat est contré). Par exemple vous êtes amené à jouer un mauvais contrat qui vous situe vers 30-40%. Devez-vous prendre des risques inconsidérés pour atteindre vos fameux 60%, et risquer le zéro, ou vous contentez-vous de ces 30-40%? Il est souvent profitable de se soumettre à ces 30-40%.

Revenons maintenant à la donne du diagramme. Notre séquence:

NS
1SA2
22
passe! 

Mon partenaire alerte 2P et répond «Rien, maximum 6H». On passe à ma gauche, en face et à ma droite. Avant l'entame je rectifie et précise que nous ne sommes pas convenus ainsi, qu'en réalité j'ai transmis «cinq cartes à Pique, pas forcément quatre à Cœur, 8-9DH». Le mort se couche, le flanc gauche encaisse As et Roi de Trèfle (!), gobant ma Dame, et ressort à ma coupe Trèfle (on aura marqué un écho, à droite, avec quatre petits, en violation des règles habituelles).

Comment puis-je atteindre mon but, fixé à au moins 60%? Quel est l'objectif qui y conduit? Combien dois-je réaliser de levées et comment jouer? Pour répondre à cela, il convient préalablement de se demander ce que contient ou contiendra la fiche ambulante. Visiblement, avec 26H dans la ligne et un magnifique fit majeur huitième, la salle entière jouera 4P. Tout le monde gagnera: cinq levées à Piques, une à Cœur et quatre à Carreau. Tout le monde va scorer 420. Mon but paraît donc inatteignable... et pourtant!

La seule chance d'atteindre le but, c'est de considérer que tout le monde va chuter! As de Pique, retour en main au Roi de Carreau et 10 de Pique... laissé filer! Je triomphe quand Est défausse le 8 de Carreau! J'ai même battu les quelques égarés restés en rade à 3P=!

L'objectif était fixé à 2P + 2 avec le Valet de Pique quatrième du mauvais côté, en ouest, là où 4P ne peut raisonnablement gagner!

Ces considérations étaient utiles à la donne précédente: réalisant que la salle marquait au moins -110 à 3T, même probablement davantage, il fallait jouer à l'envers pour limiter à une de chute, parce que -100 valait de toute façon une bonne note, même si 2P était sur table!

mh

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