Les traitements exposés ci-dessous m'ont été suggérés par Kerlero, dans les pages de la revue Le Bridgeur, il y a une dizaine d'année. Nous les avons adoptés à satisfaction.
Table des matières :
A. Dans le silence adverse
Ce système est simple et naturel mais représente un changement d'esprit assez radical. Il repose sur deux principes seulement :
L'ouvreur qui répète une couleur l'impose quasiment comme atout.
Si, sur une redemande à la couleur, le répondant n'a rien à dire de plus que ce qu'il a annoncé au premier tour, il nomme Sans-Atout au deuxième tour (joker ; y compris, aux tours d'enchères ultérieurs, 4SA s'il le faut) ; notons qu'il peut nommer une majeure cinquième par Roi ou Dame-Valet ou une mineure sixième par Roi ou Dame-Valet.
Autrement, soit avec un peu de jeu, le répondant déclare sa couleur ou, à défaut, cuebidde son premier contrôle d'honneurs (par exemple 3♠, sur une redemande à 3♥, est ambigu : couleur ou contrôle anticipé) ; il ne cuebidde ainsi, toutefois, qu'avec un « parachute », c'est-à-dire au moins deux cartes (qui valent sans doute fit) dans la couleur de l'ouvreur.
Les mêmes principes s'appliquent, mutatis mutandis, à tous les tours d'enchères suivants :
Après une réponse d'As, il n'y a plus de Blackwood, ni pour l'ouvreur ni pour le répondant (l'on peut convenir autrement sur la redemande à 2SA quand le répondant prend le capitanat...) : chacun procède par Cue-bids successifs tant que l'espoir demeure, mais revient au fit ou à Sans-Atout s'il n'a plus rien à dire (y compris à 4SA). Le répondant, singulièrement, ne dénombrera pas ses éventuels Rois, mais les nommera. Plus tard il nommera même des Dames ou des doubletons ! 4SA sera toujours soit descriptif, soit négatif, soit un relais « à suivre », les Cue-bids toujours encourageants.
Voyons cela en détails avec des exemples vécus.
I. Réponses
Ce système fonctionne mieux agrémenté de ces réponses :
Vous ne rencontrerez pas 2SA souvent, mais au moins serez-vous empêché de gaspiller inutilement un espace précieux !
La connaissance d'un peu de jeu chez le répondant (genre 8H ou deux Rois) n'est pas utile à ce stade, parfois jamais, parce que seule sa localisation sera pertinente, non sa seule présence. Muni de jeu sans As, le répondant commencera par 2♥ puis nommera une ou des couleurs, naturellement ou par cue-bids anticipés, montrant du jeu et le localisant ! Sans jeu il reviendra à Sans-Atout. De même après avoir décrit un peu de jeu, lorsqu'il n'aura plus rien à dire :
2♦ - 2♠ 2♦ - 2♥ 3♣ - 3SA : "Mon As et rien d'autre" 3♣ - 3SA : Main blanche« Main blanche » : peut-être un Roi dans un désert, mais pas 6H ou un Roi et une Dame, avec quoi il faudrait enchérir naturellement (une longue) ou cuebidder dans le Roi. Par exemple :
Rx 2♦ - 2♥ 10xxx 3♦ - ? 109x D8xxUn joueur peu averti donnerait 3SA en vertu de ses arrêts. Il manquerait 6♦ avec la main suivante chez l'ouvreur (inventée pour l'exemple) :
Axx Rx x 10xxx ARDxxx 109x ARx D8xx
Le Roi de Pique, la Dame de Trèfle et le fit Carreau constituent une main trop puissante pour 3SA quand cette enchère décrit une main blanche. Comme il vaut mieux éviter de dépasser le contrat de 3SA, peut-être dernière manche gagnante, 3♠, cue-bid anticipé dans le Roi, donne la solution. La main réelle :
D Rx 2♦ - 2♥ 3♠, dûment alerté, RVx 10xxx 3♦ - 3♠ n'a pas inhibé l'entame ARDVxxxx 109x 3SA - pa Pique, pour 630 A D8xx
Sur 2♥, l'ouvreur aurait bien aimé sauter à 3SA pour signaler d'emblée l'absence de deux As. Mais l'on comprend ses craintes... Et un saut à 4♦ ou 5♦ n'apparaît pas beaucoup plus avisé... En TPP, un saut à 3SA ne serait pas stupide...
Sur 3♠ l'ouvreur peut se contenter d'un 3SA non forcing : le Roi de Pique paraît surnuméraire de sorte que, si le répondant ne reparle pas, il ne devrait pas y avoir de chelem. Sur 3SA, le répondant a « fait son boulot ». Il peut passer sereinement, la conscience tranquille. Et si, sur 3♠, l'ouvreur soutient à 4♠ ? Alors 5♦, probablement 6♦, seront dans les cartes !
Retour à Sans-Atout après cue-bid anticipé (ou enchère naturelle) :
2♦ - 2♥ 2♦ - 2♠ 3♦ - 3♠ 3♦ - 4♣ 4♣ - 4SA : "Plus rien à ajouter" 4♠ - 4SA : idem
Le soutien n'est jamais nul, quoique moins fort qu'un cue-bid anticipé (sauf s'il est forcing à 3♠ ou 4♣/♦, alors sans doute meilleur, pour la clarté, que le cue-bid) :
2♦ - 2♥ 2♦ - 2♥ 3♥ - 3SA : Main nulle, peut-être fittée ! 3♥ - 4♥ : Main non nulle
« Non nulle » : on voit des valeurs de coupe ; ou une ou deux Dames, mais aucun Roi !
2♦ - 2♥ 2♠ - 2SA : Main nulle, même fittée 3♠ : Tous les espoirs sont permis ! 4♠ : Des valeurs de coupe, pas de Rois, une ou deux Dame 4♣/♦: Splinter, singleton Trèfle/Carreau, quatre Piques et probablement rien de plus, une Dame tout au plus...
L'ouvreur poursuit le dialogue en cuebiddant, pour forcer le répondant à « cracher » ses valeurs, ne fût-ce qu'une Dame après que celui-ci fut revenu à Sans-Atout pour dénier davantage :
2♦ - 2♥ 3♥ - 3SA : Rien 4♦ - 4SA : pas même un Roi dans un désert 5♣ - 5♠ : Dame de Pique !L'on a lu Aubry raconter cette donne en face de Latinov à Yverdon (2005) :
ARxxx Dxx 2♦ - 2♥ ARDx V109xx 2♠ - 2SA (!) ADx xx 3♥ - 5♥ A xxx 6♣ - ?Et maintenant ? On voit que 7♥ gagne...
6♣ est une proposition de grand chelem et très peu suffira quand l'ouvreur a entendu 2SA (« Rien » !). Le répondant a-t-il tout dit ? Peut-il mieux exprimer ses valeurs ? Peut-être 6♦ last train pour 7♥ sans dépasser 6♥... Ou 6♠ pour décrire la Dame de Pique, encourager 7♥ et rester à 6♠ avec le Roi de Carreau à la place de la Dame de Cœur ?...
Regardez cette donne de troisième ligue, saison 2004 :
ARDV Incroyable ? Et pourtant ! ARD ARD 2♦ - 2♥ AR4 ?
Donne facile, puisqu'un seul problème se pose : où est la Dame de Trèfle ?
L'on a encore envisagé, à la table, cinq cartes dans une majeure (qui auraient également donné treize levées) et partant choisi 2SA, sur 2♥, pour entendre un Texas Cœur ou Pique. Mais les deux tables se sont arrêtées à 6SA :
ARDV xx ARD V10xx ARD xxx AR4 D10xx Mon grand-papa aurait posé un Blackwood à 4SA : ... - ... 4SA - 5♣ : Pas de Roi 5SA - 6♦ : Une Dame 7SA
Mais dans notre système l'on ne dénombre plus ses Rois ou Dames, on les nomme !
2♦ - 2♥ 2♠ - 2SA "Je n'ai rien de particulier" 3♣ - 3SA "Je n'ai rien" 4♦ - 5♣ "Bon, j'ai la Dame de Trèfle (4SA ou 4♠ sinon), 7SA mais c'est du viol!"
La redemande à 2♠ a bien fonctionné qu'elle économisait de l'espace (si le répondant rechigne à 5♣ et choisit 4SA ou 4♠, on peut encore le « violer » à 5♦ pour lui faire « cracher » 6♣). Plus difficile après une redemande à 2SA. Au surplus on sent bien qu'une telle est plutôt descriptive et cherche à se défausser du capitanat, ce qui ne convenait pas du tout ici ! Elle aurait encore l'effet pervers de semer le doute sur un 4SA ultérieur du répondant...
Notre donne fictive de tout à l'heure :
Axx Rx 2♦ - 2♥ 4♦ : "Plus grand-chose" x 10xxx 3♦ - 3♠ 4♠ : "Pas besoin de beaucoup" ARDxxx 109x 4♣ - 4♦ 6♦ : "J'ai tout ce qu'il faut" ARx D8xx 4♠ - 6♦ (Dame de Trèfle et coupe Pique!)
L'on sera parfois avisé de cuebidder non dans un Roi, mais dans une couleur correcte, en recherche du précieux fit 4-4 :
ARx V10x 2♦ - 2♥ ARDxx 10xx 3♥ - 4♣ x RVx 6♣ ARVx D109x
Ici l'ouvreur peut sauter à 6♣ parce que 4♣ lui garantit du jeu en quantité suffisante compte tenu de son fit Trèfle. Et si 4♣ avait été un cue-bid anticipé (pas sans le Roi !) ? Alors le répondant serait fitté Cœur !
En vertu du principe dit « de la vitesse d'atteinte », le saut à 6♣ montre un As dehors ; autrement l'ouvreur cuebidderait les Carreaux ou les Piques avant de remettre à Trèfle.
L'affaire est plus délicate si le répondant préfère 4♦ à 4♣ :
2♦ - 2♥ 2♦ - 2♥ 2♦ - 2♥ 3♥ - 4♦ 3♥ - 4♦ 3♥ - 4♦ 4SA - Pa ou 5♥ 5♣ - 6♣ 4SA - 5♣ 6♣
On le voit, il ne faut pas craindre de soutenir ce qui pourrait n'être qu'un cue-bid anticipé, parce qu'il peut également s'agir d'une enchère naturelle ! L'auteur d'un cue-bid assume d'y être soutenu !
Jouera-t-on, dans ce système, 3SA de la mauvaise main ? La belle affaire ! Quand j'ai 24 points il n'y a pas de mauvaise main ! Si je le crains néanmoins, je redemande à 2SA ! Malgré une majeure cinquième, malgré un 5422 majeur, grâce au Puppet.
Même ceci (TPP de club) :
ARD10 2♦ - 2♠ AD ? ADxxxx x
Eh bien, 2SA ! L'absence de Rois annoncée par 2♠ rend le chelem lointain (sauf gros fit Pique ou Carreau, mais ce n'est pas le moment, TPP oblige, de compliquer la séquence pour un espoir si ténu ; il convient bien plutôt de prendre l'entame en raison de la teneur à Cœur !). 2SA a facilité la tâche du répondant muni d'un 2623 blanc en dehors de son As (3♦ suivi de 4♥ pour une séquence brève et de bon aloi).
En revanche (robre) :
A 2♦ - 2♥ Rxx 3♣ ! Parce que : ARxx ARDxx |
D10xx DVxx x V0xx |
Les 4SA du répondant sont, sans saut, on l'a vu, négatifs. Avec saut ils sont naturels positifs :
AVxx 2♦ - 2♠ x 3♥ - 4SA DVxx Dxxx |
DVxx 2♦ - 2♠ x 3♥ - 5SA ADVx DVxx |
-- DVxx 2♦ - 2♥ Ax V10xx 3♦ - 3SA ARDV1098 xx 4♣ - 4♦ ARxx Vxx 4SA - pa
5♦ chutait !
Voyez le Cue-bid, habile, à 4SA plutôt qu'à 4♥ : on sent bien que l'ouvreur aimerait entendre 5♣, donc que sa demande porte sur les Trèfles, tandis que les Dames majeures ne jouent pas. Le Passe du répondant s'impose.
Tous ces exemples sont réels, issus de la table. Tenez, encore celui-ci, tiré du Grand Défi d'un Bridgeur récent. Guillaumin propose cette donne :
Ax x ADV9xx R10x ARV 1098xx Ax RVxx
Et cote 7♥ à 20, 6♥ à 15, 6♦ à 14 et 6SA à 10. Aucune des quatre paires concurrentes n'appelle 7♥. Guillaumin suggère (système classique avec BW) :
2♦ - 2SA 3♥ - 4♠ 4SA - 5♥ 5SA - 7♥4♠ Splinter, suivi de deux Rois, d'une proposition à 5SA acceptée au nom du cinquième Carreau et du Valet de Trèfle, sont assez convaincants. Regardez maintenant ma partenaire, à l'ouverture et à la conclusion :
2♦ - 2♥ 3♥ - 4♣ 4♦ - 4♠ 4SA - 6♥ 7♥ !
Oui, une Dame mineure se serait nommée, sur 4SA, par 5♣/♦ ! Même un doubleton, mais avec quatre atouts. Sur de telles 5♣/♦, l'ouvreur, de plus en plus intéressé, poursuit naturellement par 5SA, toujours relais, maintenant proposition de grand chelem (le petit est atteint !), sur quoi 7♥ serait sans problème avec un Roi d'atout non encore nommé.
Ici 4SA et 5SA de l'ouvreur étaient relais forcing en raison du clair fit Cœur.
Enfin notre séquence sur cette donne :
ARVxx xxx 2♦ - 2♥ A xxx 2♠ - 3♠ AV Rxxxx 3SA - 4♦ AR10xx Dx 4♥ - 4♠ 4SA - 5♣ 6♠
L'ouvreur pourrait encore, par acquis de conscience, relayer à 5♥ sur 5♣ (il entendrait 5♠). Mais ce
relais est superflu : avec encore la Dame de Pique (7H fittés !), le répondant aurait entrepris quelque
chose sur 4♥ (5♣ ou 6♠ ; évidemment si 4♣ au lieu de 3SA !).
2. Réponse 2♠
2♠ (la réponse la plus fréquente après 2♥), pour un As sans Roi, est tout à fait capitale pour la suite de la séquence.
La connaissance, d'emblée, par 2♠, de l'absence de Rois chez répondant est parfois directement précieuse à l'ouvreur, par exemple quand le chelem lui apparaît d'emblée hors d'atteinte (on en a vu un exemple plus haut, quand l'ouvreur 4261 a pu sans crainte redemander à 2SA). Elle est surtout précieuse à la suite de la séquence parce que les cue-bids subséquents du répondant ne seront pas des Rois !
Exemple d'intérêt direct :
ARVxxx Dx Dx AV109x -- Dxx ARDVx xxxQuantin-Multon n'ont pas évité 7♠ à la Bermuda Bowl de novembre 2001 à Paris. La réponse de 2♠ sur 2♦, pour un As sans Roi, aurait d'emblée résolu quand le répondant annonce ensuite une longueur à Cœur...
Exemple d'intérêt indirect :
D Axx A une autre table : ARVxxxx x 2♦ - 2♠ : Un As majeur ARV D109xx 3♥ - 3SA : Arrêts RV D109x 4♥ - pa : "Je n'ose pas"A notre table :
2♦ - 2♠ : Un As sans Roi 3♥ - 4♦ : "Je suis à l'aise, on connaît mon absence de Rois" ! 4♠ - 5♣ (3SA pour une main nulle ne convient pas!) 6♦
Et celle-ci, survenue sur BBO (le 15.05.2005) :
ARDx Vx 2♦ - 2♠ R9x ADV8xx 2SA - 3♦ ARx Vxx 3♥ - 6♥ A109 xx 6♠ - 7♥ 7SAUn peu tiré par les cheveux ? Comme ceci :
Il est vrai que 6♠ peut aussi s'interpréter comme un last train généralisé. Le répondant pensera-t-il détenir le bon Valet ?...
3. Réponse 3♣/3♦
Plus le répondant est fort en point d'honneurs, plus souvent l'ouvreur sera distribué. C'est pourquoi la connaissance de la couleur de l'As du répondant (dans ce système seulement la « demi-couleur ») est plus utile qu'il est accompagné d'un Roi.
Sur les réponses directes à 3♣/♦, pour un As et au moins un Roi (en principe forcing jusqu'à 4SA !), encore davantage de place est perdue, mais celle-ci ne manque pas ! On jouera certainement au niveau de six ! Sur la redemande à 3SA, le Puppet, qui n'a plus de sens (3♥/♠ dans cinq cartes !), cède le pas au Stayman chassé-croisé (ou au Baron) et les Texas sont facultatifs (sur 4♥ : 4♠ : fit non forcing ; 4SA : non forcing ; 5♠ : fit élégant ; 5SA : Joséphine Pique ; 6♠ : un As dehors ; autre : a priori fit Pique, grand chelem en vue...).
TPP (NE, 4.6.05), Vert c/ Rouge :
AR D10xx 2♦ - 3♦ ADVxx R10xx 3♥ - 4♥ RDxx Ax 4♠ - 5♠ Ax Vxx 5SA - 6♦ 7♥Entendant 3♥, le répondant sait que son camp jouera au moins 6♥, et l'ouvreur s'en doute depuis 3♦ ! 4♥ est évidemment forcing : un As, un Roi et un fit ! Ce 4♥ suggère fortement que le Roi annoncé au tour précédent est à l'atout, parce qu'autrement l'on aurait sans doute préféré le localiser par le Cue-bid anticipé...
4♠ est notre maintenant familier « Cue-bid nébuleux ». Avec 5♠ l'on aborde un problème délicat, la priorité de la pièce d'honneurs sur le contrôle de coupe, même si ce dernier est plus économique, parce que l'honneur, la Dame, a davantage de chances d'être utile. Le répondant ne craint pas que son 5♠ soit pris pour un Roi, parce qu'il ne fait aucun doute que, avec le Roi de Pique, il aurait préféré, au tour précédent, 3♠ à 4♥ !
5SA est notre maintenant familier relais et 6♦ achève la description en donnant la précieuse coupe Carreau (remarquez que le répondant, en choisissant 5♠, avait anticipé cette possibilité de décrire, ensuite, cela !) . L'ouvreur compte treize levées.
II. Redemande à 2SA
Sur la redemande à 2SA, il est habile de jouer ce Puppet Stayman :
|
|
...et le « Texas ambigu » :
2♦ - 2♥ 2♦ - 2♠ 2SA - 3♦ 2SA - 3♥ 3♠ : 5 Piques sans 3 Coeurs 3SA : 5 Coeurs sans 3 Piques 3♥ : 2 ou 3 Coeurs 3♠ : 2 ou 3 PiquesEt il convient encore de jouer, outre les Texas mineurs pour six cartes, la nomination d'une mineure au niveau de quatre, après Puppet, naturel pour cinq cartes :
AR9 Dxxx 2♦ - 2♥ ARV9 -- 2SA - 3♣ A87 DV10xx 3♦ - 3♥ (quatre cartes à Pique !) ARx Dxxx 3SA - 4♦ naturel ! 4♠ - 6♦ 6SA
Sur ce 4♦ naturel, montrant cinq cartes, l'ouvreur répond négativement par 4SA, positivement par un contrôle ou des pièces.
Problématique et traitements identiques sur une ouverture de 2SA et sur une redemande à 2SA après ouverture de 2♣ : Stayman ou Puppet suivi de la mineure au niveau de quatre seulement pour « couleur cinquième et ambitions ». L'ouvreur revient à 4SA avec une main négative, cuebidde autrement. Dans notre exemple, après notre ouverture de 2♦, l'ouvreur donne plutôt 4♠ parce que les pièces à Pique paraissent précieuses et qu'on n'imagine pas des Cœurs non contrôlés.
Même problématique sur l'ouverture de 1SA : Stayman suivi de la mineure au niveau de trois, à 3♣ ou
3♦, toujours naturel (jamais Texas, par exemple sur une réponse à 2SA au Stayman), parce qu'une
enchère décrivant la mineure cinquième et les ambitions est trop précieuse pour être sacrifiée à
l'orientation du contrat.
III. Exemples en vrac
Les trois premiers lors de la même séance d'un TPP de club !
ARx x AVx 1098xxx AD10xx R98x AD xx Notre séquence : 2K - 2C 2SA - 3K 3C - 5C 6C 5C : Au poids (7HS; 24+7=31!) avec 6 cartes (4SA avec 5) 6C : Belle main, fit neuvièmeSimple et facile. Joué 13 fois, demandé 2 fois ! Cœurs 2-2.
ARDV65 87xxx AD98 xx xx Ax A D98x Notre séquence : 2K - 2P 3P - 6P 2K : Un peu "tiré"... 3P : Il ne manque en principe pas deux As 6P : "Je décris ma main et annonce ce que je vois!" (4T paraît plus précis...) Pa : Grand chelem exclu faute de Rois en face!Simple et facile. Joué 13 fois, demandé 3 fois ! Le Roi de Trèfle ne vient pas mais l'impasse Cœur gagne.
D xx A Dxx ARDxxx Vxxxx A109xx RVx Notre séquence : 2K - 2C 3K - 4K 5T - 6T 6K 4K : Simplifions la séquence en donnant d'emblée le fit...L'ouvreur pourrait « relayer » à 4♥ pour découvrir les pièces du répondant (4♠ ruinerait ses espoirs de chelem !). Il préfère l'essai à 5♣, sur quoi 6♣ décrit la belle pièce et laisse la porte du grand chelem ouverte. 5♣ saute tant de paliers qu'elle ne peut être qu'un essai dans une longue.
Simple, naturel et de bon goût. Joué 13 fois, demandé 2 fois!
Sur entame Pique pour l'As et retour Pique, le déclarant donne trois tours d'atout, voit la chicane Carreau à sa gauche qui défausse un Pique et deux Cœurs. Où est la Dame de Trèfle ?
Gauche a dû entamer sous son Roi de Pique. Il a donc des honneurs partout. Il a deux cases libres de plus que Droite et ne défausse aucun Trèfle. Il est favori et il l'a !
Ceux qui se sont crus malins d'ouvrir de 1♦, sous prétexte d'un 6-5, ont empaillé : leur partenaire n'a jamais vu leur bombe ! Encore plus drôle quelques semaines auparavant :
AD Vxx -- 8xxxx ARxxx V10xxx ARV9xx --Ouest donneur. As-Dame de Cœur et les deux Dames mineures en nord, Roi-Valet de Cœur et Roi de Pique en sud, des mains plates (7♦ gagnait !), et l'ouvreur restait à 1♣ !
On peut imaginer cette séquence :
2K - 2C 3T - 3SA (rien, moins de 6H, pas une Dame et un Roi) 4K - 5K (pas rien: 4SA avec rien! mais pas un Roi que ? l'on nommerait; 5T ou 6T seraient naturels)3SA avec un 5530 va paraître insolite au profane du présent système. Dans celui-ci 3♥ serait une grave erreur car ferait croire à du jeu que l'on n'a pas. Au diable ces cinq Cœurs minables ! et au diable l'arrêt Trèfle et la problématique de l'orientation des Sans-Atout avec vingt-quatre points en face ! au profit d'un indispensable zonage de la force.
Sur 5♦, l'ouvreur peut mettre 6♦ : le fit semble important, neuvième ou dixième, un doubleton Trèfle certain avec encore une carte (on voit bien la Dame de Carreau ; cinq au Valet faisaient l'affaire !)
Robre, Tous :
ARx xx ADx V AV10x R9xx AVx RDxxxxVous avez dit 23H ? Quatre As et un 10 font clairement 17H ! Vernes dixit.
Mais dès lors que l'on choisit 2♦, le problème n'est plus d'appeler 6♣, mais d'éviter 7♣ ! Sur 2♦ le répondant se compte 12DH. On est déjà à 36. Puis il entend un fit Trèfle. Si celui-ci est neuvième, il peut totaliser 37HS dans le camp. Et les cinq clés et la Dame d'atout sont présents...
Bon, notre séquence :
2K - 2C 2SA - 3P 4T - 4K 4C - 4SA 6T - Pa
B. L'adversaire intervient
Match, la main de Lévy sur le 2♦ de son partenaire et un barrage à 4♠ :x 2♦ - 4♠ - ? V D10xxxxxx Vxx
D'abord Lévy se félicite de jouer le 2♦ FM et non un Trèfle fort comme à l'autre table : il est déjà bien mieux assis que son homologue qui ne connaît que 16H ! Comme il se félicite de ne plus jouer DOPI !
Il faut passer, parce que 5♦ serait forcing ! Eh oui ! Puis appeler 5♦ sur le Contre de réveil automatique d'un ouvreur plat. Ce 5♦ « pour gagner » (Passe sinon !) montre du jeu dans une main distribuée !
Dans un autre match il s'est passé ceci (Sud donneur, NS vulnérables) :
A10x ARxx ARV Axx 98 RDVxxxx D109xx xxx xx -- R109x Dxx x V D10987xxx Vxx pa - pa - 2♦ - 3♠ pa - pa - 3SA - pa 4♦ - pa - 6SAOù l'ouvreur a fort bien compris le 4♦ de son partenaire !
En gros, sur une intervention du n° 2 :
Il s'ensuit que le Blackwood reprend ses droits.
Si le n° 4 intervient sur la réponse aux As, le Contre est punitif (au moins quatre cartes dans la couleur, parfois sept !), le Passe est d'appel et le cue-bid est un appel excentré ; le Contre du répondant qui suivrait le Passe de l'ouvreur serait informatif (main plate qui supporte ou souhaite un Passe, mais ne dénie pas une majeure quatrième).
Davantage de place sur le Contre (naturel) du n° 2 :
Voilà une approche que certains considéreront comme originale. Ils concéderont qu'elle est naturelle, le seul élément artificiel résidant dans le jocker faible du répondant par la nomination des Sans-Atout.
mh / juin 2005 | Autres Documents |
Fermer |