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200202
Caramel
michel
hegerm@bluewin.ch
02/28/2002 - 17:22


R D 6 2
R 4
7 5 3
V 7 6 4

Match, 2SA à votre droite, 3SA à votre gauche, fin. Votre entame?

 

J'entame normalement du 6 de Pique.

Un mot à ce sujet. Je suppose qu'en match cette entame fait l'unanimité, mais en Paires, j'ai eu l'occasion d'observer une curieuse mode, suisse, qui consiste à entamer systématiquement neutre pour éviter les affres de la fameuse levée filé. Cette politique est curieuse. 1SA ou 3SA ne chutent plus jamais, quand cette entame ne file pas indirectement, parfois même directement, plus que l'entame normale! Ainsi l'autre jour mon partenaire n'a pas voulu entamer sous DVxx (dommage, j'avais R10xx!), mais préféré la seconde couleur du mort avec D65, là où celui-ci avait R982 et moi A104! Ou encore, le même:

xxxx x AVxx ADVx

1T à sa gauche, 1SA à sa droite, contrat final. Devinez! Pique! Bravo! Juste fait. Carreau et Trèfle faisaient chuter! A Pique le mort n'a rien et mon 10 (de V10x) fait sauter l'As. Coeur pour le mort et ma reprise et, visualisant au moins une pièce à Pique chez mon partenaire (visualisant également ses points à Trèfle, parce que le mort y détient R109xx et que le déclarant s'y serait précipité s'il en avait eu!), je continue Pique alors que le switch Carreau, dans mon Roi cinquième, vers la Dame seconde du mort, battait! C'est amusant: l'entame neutre file parce qu'elle enfume le partenaire!

Bon, revenons à nos moutons.

 9 5 3
D 10 7
R D 9 8
10 9 5
 
R D 6 2
R 5
7 5 3
V 7 6 4
V 10 8
9 8 6 4 3 2
A 6 4
3
 A 7 4
A V
V 10 2
A R D 8 2
 

Le 8 de Pique de mon partenaire tient. Il continue et le déclarant prend pour présenter son Valet de Carreau (dissimulant son 2!), pour mon 3 (Smith n'a plus de sens puisque les Piques sont connus; le 3 marque mon nombre impair, en l'espèce mes trois cartes, sans ambiguité, parce qu'avec 7532 l'on fournit ou défausse rigoureusement et systématiquement le 5; certes le 3 avec V732, mais l'on sait que je n'ai pas le Valet!) pris du Roi. Curieusement mon partenaire ne ducke pas! Il prend et revient Pique (comme l'esquive, un switch Coeur bat; mais pour se décider entre Coeur et Trèfle, il faudrait ducker pour voir 3-7-5, marquant Coeur, quand 3-5-7 marque Trèfle; en réalité et à cartes ouvertes, le switch ne bat pas si le déclarant plonge: qu'est-ce que je défausse sur le dernier Carreau?...). Sur le treizième, le mort défausse Trèfle, mon partenaire Carreau et le déclarant aussi. Je ressort Carreau.

Sur le suivant le déclarant défausse Trèfle, je fournis, et son Valet de Coeur sur le dernier. Que dois-je défausser? Coeur ou Trèfle? Comment savoir? Alain 03/01/2002 - 09:51 Quand on n'a pas d'information, j'ai pour principe d'entamer là où J'AI QUELQUE CHOSE.Effectivement, je partage l'analyse de Michel. Cette propension moderne à entamer là où l'on a rien, dans 3 petits, devient de plus en plus fréquente, et c'est GROTESQUE. Entamer dans un petit doubleton, dans une main blanche, parce que l'on esprère affranchir plus rapidement la longue du partenaire, cela se comprend. Mais avec des points ... Dans le deuxième exemple, le partenaire qui entame P croyait sûrement que c'était sa longue. Il avait mis deux T dans les P et besoin d'un bon ophtalmo. Je continue toujours à entamer dans une couleur qui me laisse penser qu'elle va me rapporter des levées. Si je me suis trompé, parce que je n'ai pas trouvé la longue en face, je m'excuse, et demande au partenaire, la prochaine fois, de me faire signe avec ses oreilles; je ne suis pas pythie. PS: le lecteurs vont moins s'amuser à lire nos problèmes de flanc, nous aurons moins de raison de quereller. Mais c'est bien instructif. michel 03/04/2002 - 12:02 Je me suis gourré dans le premier exemple. Ç'était en réalité ainsi:
 R 10 8 3 
D 6 5 A 9 4
 V 7 2 
michel 03/04/2002 - 12:19 Réponse: C'est tout simple: votre partenaire défausse, mécaniquement, sans se fatiguer et sans y penser, le 6 de Coeur et le tour est joué. Il aurait d'ailleurs dû y procéder sur le treizième Pique déjà, parce que la parité du compte des Coeurs, couleur extérieure, est vitale au partenaire; et encore qu'il s'agit d'un nombre paire, plus difficile à lire; et encore de six, plus rare et surprenant contre 3SA, qu'il faudrait encore confirmer par le 2. Mais c'est bien ce qu'il a fait: 6-2 sur les deux derniers Carreaux du mort. Le 6 suffisait. Cette carte est trop grosse, dans le contexte, pour venir d'un nombre impair, sauf peut-être de trois (986), mais mes partenaires ont l'interdiction, sauf nécessité, de défausser dans trois petites cartes (avec un honneur troisième, ils comprennent d'eux-mêmes! dans le même registre, ils ont l'obligation de défausser en priorité le 2 de cinq cartes: la cinquième, tant pis s'il s'agit du 3 ou du 4, mais un "bon" partenaire a toujours le 2! d'ailleurs, quand vous êtes déclarant, vous le savez bien: la première défausse du flanc vient toujours de cinq cartes!). Mon partenaire a donc un nombre pair de Coeur. Pour son ouverture (déjà pas folichonne!), le déclarant a tout le reste des points, notamment ARD de Trèfle. Ayant défaussé un petit Trèfle, il en a au moins quatre. Comme on lui a vu trois Piques et trois Carreaux, il n'a plus la place pour quatre Coeurs (et quatre chez le partenaire). L'écho de celui-ci vient donc de six cartes (et ça "colle": le 6 est bien sa troisième) et le déclarant en avait deux (AV secs). Son As est maintenant sec et je peux sécher mon Roi de Coeur. La chute viendra du Valet de Trèfle. Cette donne, jouée à Soleure le 23.02.02, s'est avérée favorable au flanc "comptomaniaque". C'est très souvent ainsi. Si mon partenaire avait négligemment jeté le 2 de Coeur pour commencer, pour refuser la couleur par exemple (alors que je sais depuis longtemps qu'il n'y a rien!), je n'aurais pas pu savoir. Observons que le flanc appel-refus donne au partenaire des informations qu'il a déjà pour lui cacher l'essentiel (si c'est pas ça qu'est "idiot"... pardonnez-moi, je reprends les termes d'AlainC au message Flanc). Tous les cas ne sont pas aussi clairs mais, pour la plupart, celui qui dispose d'un compte complet et précis n'a nul besoin d'être appelé: il sait compter les points d'honneurs et procéder aux hypothèses de nécessité et de crainte et aux diverses pesées de risques (mais AlainC n'aime pas qu'on le "laisse se débrouiller"...). Et puis avec quoi appelle-t-on? l'As? le Roi? la Dame ou le Valet? Parfois il faudrait appeler avec la Dame, d'autres refuser avec le Roi! Il apparaît finalement difficile de déduire quelque chose de clair ou précis de tel appel ou tel refus du partenaire... Quand encore, comme ici mais tellement souvent, tout n'est pas déjà clair sur ce rayon ou quand on ne pourrait pas en savoir suffisamment par une bonne réflexion... Mais tout le monde ne partage pas ce point de vue et aucune démonstration scientifique, parce que la question est essentiellement statistique, ne viendra jamais départager définitivement les partisans de tel ou tel système de flanc. Ainsi JBT et Cédric T. ont-ils joué le 1re Série en Lavinthal strict et violent: la plus petite d'une couleur toujours et strictement pour l'As ou au Roi de la couleur basse, une grosse pour les mêmes de la couleur haute, une carte moyenne étant attaquée, fournie ou défaussée autrement. C'est impressionnant de les voir switcher sous l'As cinquième pour le Roi second du partenaire. L'on peut même dire qu'un tel système sera plus souvent que d'autres le seul à procurer la chute. Mais il s'agit de cinq donnes, contre peut-être trois pour les autres système, sur... mille! Quant aux neuf cent quatre-vingt-quinze autres... J'aimerais bien savoir combien de fois ils ont retourné coupe et défausse ou lâché la mauvaise garde! Le choix est aussi une question de goût: j'aime compter les distributions, faire les mains puis compter les points et procéder à des réflexion basées sur des certitudes, fussent-elles mutiples ou ambiguës: telle carte provient de telle teneur ou telle teneur, mais en tout cas pas de telle teneur ou telle teneur. J'aime décrire ma main sans donner d'ordres. J'aime recevoir des informations, pas des ordres. J'aime que nous soyons deux à réfléchir et à décider sur la base d'un échange d'informations plutôt que sur des ordres. alainC 03/04/2002 - 14:34 Contrairement à ce qu'avance, péremptoirement, et une affirmation péremptoire n'a jamais été une explication, ni une preuve convaincante) MichelM, je n'ai aucun problème à me débrouiller. Ce serait pliutôt mon partenaire que j'aime à aider. Je m'efforce toujours de faire le compte des mains et des points dudéclatant. J'en tire les déductions qui s'imposent, et ce n'est pas léon qui me contradira, lui qui m'a vu à plusieurs reprises jouer crânement mon Roi de R xx sur la table, devant le déclarant. Il ne m'arrive d'ailleurs pas souvent de filer, surtout en jouant coupe et défausse, même en partie libre... michel 03/04/2002 - 14:57 C'est juste! Je n'ai pas voulu mettre en cause ton talent en flanc (que je sais bien réel et même impressionnant: la rapidité avec laquelle le bon retour fuse systématiquement m'épate chaque fois; même si, parfois, je me demande si tu as eu le temps de tout compter; mais il semble bien que ce soit toujours le cas), mais seulement répondre, en reprenant tes propres termes, au ton polémique, et anticomptomaniaque, de ton message "FLANC". D'ailleurs je te connais: ce ton ne visait qu'à me provoquer. Ça a marché!